Il ne faut pas compter sur ceux qui ont causé les problèmes pour les résoudre

Mais la Belgique est fière...

Posté par ATB le 16 décembre 2011

Pour une fois le titre n’est pas de moi, il est d’Albert Einstein, je n’allais pas me priver d’une si estimable compagnie et d’une citation qui tombe tellement à pic. Pourquoi modifier ce qui déjà si bien réfléchi et si bien écrit ?

La Belgique peut être fière, après 541 jours sans gouvernement nous voici repartis avec les mêmes…ou presque !

Tout ça pour ça, quelle farce, quelle bêtise, quelle absence du sens du ridicule (qui ne tue pas, hélas) et quelle audace mal placée. Moi je n’aurais pas osé, j’aurais eu l’impression d’être un petit garçon qui revient à la maison avec un mauvais bulletin, j’aurais été honteux, j’aurais voulu me cacher pour toujours, je serais rouge de confusion, je tremblerais sur mes jambes conscient de m’être moqué du monde, je demanderais pardon à mon père, à ma mère, au monde entier pourvu qu’ils m’oublient…mais eux ne sont pas comme ça, ils n’ont ni honte, ni aucune peine, ils ont perdu la bataille mais nous affrontent en vainqueurs imaginaires et ils osent tout. Ils sont différents de nous, c’est d’ailleurs même à ça qu’on les reconnaît (Audiard).

Je ne vais pas faire l’inventaire de la composition de ce gouvernement, c’est sans intérêt, parce que s’ils sont heureux et fiers d’eux-mêmes, comme d’habitude, je ne partage, quant à moi, ni leur bonheur, ni leur satisfaction. Ils sont la preuve vivante de la dérive de notre démocratie en une véritable particratie construite pour les servir et pour assujettir la population à leur gloire, à leurs désirs et à leur ambition. Ils font pourtant mine de travailler pour nous, c’est ce qu’ils disent, mais, il n’en est rien, parce que si c’était vrai, ils partiraient et laisseraient leur place à d’autres. Mais pourquoi, quand le repas est bon, copieux et varié, céder sa place à table quand rien ne vous y contraint. Charité bien ordonnée commence par soi-même, voici ce qu’ils se disent et voilà aussi ce qu’ils font en imaginant que nous sommes dupes de leurs manœuvres sournoises. Ils nous prennent pour des dindons et ils ont diablement tort, parce qu’à la longue, les braves gallinacés que nous sommes pourraient bien renouer avec leurs origines lointaines et se transformer en de féroces tyrannosaures qui viendraient leur chatouiller ce qu’ils ont de plus gras et de plus dodu et sur lequel ils sont si bien assis pendant leurs longues et stériles discussions sans fin.

Ils sont heureux, mais ils viennent de signer l’arrêt de mort du pays, parce que cette entente à six s’est faite dans le dos de la NV-A qui, maintenant et grâce à eux, caracole en tête des sondages avec près de 40 % des voix. Ils ont peu de temps devant eux parce qu’aux prochaines législatives ce sera un très gros patatras, la situation sera pire encore et ce n’est plus 541 jours qu’il faudra pour former un gouvernement illégitime (qui ne représente pas les flamands), parce que, cette fois ci, le peuple flamand grondera et la Belgique volera en éclat !

Le plus amusant là-dedans c’est que ces partis traditionnels qui, théoriquement, cultivent le « politiquement correct » c’est-à-dire la culture du non-dit, de l’hypocrisie, de la pensée-unique et du mensonge politique au nom de ce principe douteux pratiquent le démocratiquement incorrect en laissant sur le côté la NV-A dont l’importance en faisait un partenaire obligé et incontournable.
D’ailleurs, à ce propos, il faut aussi savoir que le PP de Modrikamen qui avait tout de même obtenu +/- 180.000 voix (source Wikipédia) à la chambre et au sénat avec l’élection d’un seul député s’était vue attribuer une dotation publique de 430.000 €. Suite à la défection de son seul député des rangs du PP, le parti avait ensuite perdu la totalité de sa dotation publique. Or cette dotation est également calculée en fonction du nombre d’électeurs et ceux-là, jusqu’à preuve du contraire (prochaines législatives), ne se sont pas envolés. Cette dotation est attribuée en fonction des résultats d’une élection à un moment donné. Ces résultats sont ce qu’ils sont et le désaccord entre un élu et son président de parti ne les change pas. L’idée du législateur étant, on suppose, d’évaluer la légitimité d’un mouvement politique au moment d’une élection. Le PP ayant acquis cette légitimité, il était normal de lui accorder cette dotation conformément à la loi. Lui retirer cette dotation plus tard et avant de nouvelles élections lui supprime également arbitrairement et de facto cette légitimité acquises pourtant par les urnes. Ce tour de passe-passe inavouable est un procédé dictatorial, à l’image de notre particratie, qui n’a de démocratique que le nom.

Au-delà de ça, il faut savoir que c’est aussi une commission parlementaire (composée d’opposants au PP) qui a décidé de supprimer la dotation du PP. Dans les faits, les opposants ont tué la concurrence dans un beau geste démocratique et, selon eux, vraisemblablement « politiquement correct ». L’idée que je me fais de la démocratie n’est pas celle-là, mais il paraît qu’en politique tout est permis et la formule n’est pas de moi !

Pour ma part je n’attends pas de leçons de ces gens-là.

Le financement des partis politiques par l’Etat qui donne aux uns et pas aux autres n’est pas une bonne chose, preuve en est faite !

Ce système qui a voulu mettre les partis en dehors du pouvoir de l’argent et des « riches » cache, sous une apparence égalitariste, la mainmise de l’Etat sur la politique. La boucle est bouclée lorsqu’ensuite, certains médias télévisuels subsidiés n’invitent pas sur leurs plateaux les partis qualifiés de « petits partis ». Vous avez dit démocratie ? Le dire c’est bien, l’appliquer c’est mieux et nous sommes loin du compte !

Voilà qui est dit !

Alors un grand merci à ces politiciens inamovibles, ces arrangeurs de démocraties qui font des urnes ce qu’ils veulent en associant des minorités entre elles pour barrer la route à des majorités. Un jour leur petit jeu prendra fin et l’arroseur deviendra l’arrosé, ils seront penauds et tout mouillés, mais vous verrez, ils nous regarderons d’un air étonné parce qu’ils n’auront toujours pas compris que l’élève, malgré eux, sera devenu le maître et qu’il aura, enfin, sifflé la fin de la récré !
En attendant cette heureuse et joyeuse perspective, regardons ce que les arrosés à venir nous ont concocté dans leur déclaration de politique générale du 1er décembre 2011.

Laissons, pour le moment les propositions sur les réformes de l’Etat (65 pages sur 177, les structures qu’ils aiment tant et attardons-nous plutôt sur la partie 2 dite « socio-économique ».

Le premier chapitre concerne l’assainissement des finances publiques, on se réjouit tout de suite puisque les déficits publics sont au cœur du désordre économique européen majeur. On déchante rapidement en constatant déjà que le sujet ne prend que huit pages, pour un sujet qui risque de faire éclater la zone euro en pièces, c’est peu, c’est même très peu !

Que disent-ils : C’est promis, ils vont respecter « strictement » les objectifs fixés par la Belgique dans le Programme de Stabilité transmis à l’Union Européenne et ils vont aussi réduire le niveau d’endettement pour limiter les charges d’intérêt, mettre le pays à l’abri des spéculateurs et remplir ses obligations à l’égard de l’Union Européenne. Toujours le bouc-émissaire des spéculateurs qui guettent leurs proies dans l’ombre. Ils gèrent le pays comme des pieds, mais « c’est la faute aux spéculateurs ». C’est totalement absurde et infantile, ils confondent les causes avec les conséquences. Rien ne m’étonne plus.

Pour faire tout ça, ils vont faire des efforts structurels et croissants en dépenses et en recettes(comment ???), ils vont mener une politique active de création d’emplois (re-comment ???) et conduire une lutte accrue contre la fraude fiscale et sociale (Créer des richesses, ils en sont incapables, mais prendre dans les poches de la population et balancer l’argent par portes et fenêtres, ils connaissent)

Pour réduire les dépenses de l’Etat, ils proposent une réduction de 5 % du salaire des ministres. Quand on pense à ce qu’ils touchent, c’est une honte. Ils sont la source de notre déconfiture, ils prennent 200.000 euros/an (rien que ça !) et ils pensent montrer l’exemple en écorchant à peine leur salaire monstrueux et immérité. Ce n’est pas 5% de réduction qu’il faudrait, mais 50% (il faudrait plutôt les mettre à la porte, mais on n’y arrive pas) !

TOUS les politiciens devraient montrer l’exemple et tous devraient couper leur salaire en deux. Quand je pense qu’en Belgique nous avons, dans ce petit pays, 6 gouvernements, 6 parlements, nous avions 62 ministres et secrétaires d’Etat, 631 députés et sénateurs et un nombre astronomique d’élus communaux (j’en ai compté 42, rien  que sur Ixelles) et encore, c’est sans compter les cabinets de tous ces messieurs et de ces dames et toutes les administrations qui tournent autour. Tout ce joli monde veut évidemment garder la « structure » intacte parce qu’il vit grassement aux frais des cloches que nous sommes.

C'est à vomir!

Allez...Poursuivons la lecture de ces mesurettes, mais en fait rien (ou presque) n’est vraiment chiffré, ce sont des promesses d’économies faites avec des phrases comme celle-ci : « Des économies dans les frais de personnel, de fonctionnement et d’investissement des administrations publiques, ainsi que des organismes assurant des missions pour le compte de l’Etat ou de la sécurité sociale ».

Ils vont aussi geler quelques dotations, faire des économies dans les entreprises publiques (combien et comment ???). Du flou, rien que du flou quand il s’agit d’eux, mais dès qu’il s’agit de nous c’est plus précis. En matière de titres services, ceux-ci passeront de 7.5 € à 8.5 € et leur nombre sera limité dès 2012 à 1000 par ménage ou 500 par personne. Les niches fiscales « dépenses d’investissements économiseurs d’énergie » vont aussi être réduite.

Ils vont aussi faire des tas de réformes structurelles, du chômage, des prépensions…pour quel bénéfice chiffré, mystère et boule de gomme !

Le chapitre dépenses est clos (déjà ??). Pour ma part je n’aurais écrit qu’une seule ligne dans ce chapitre, mais une chose chiffrée : IL FAUT IMPERATIVEMENT REDUIRE LES DEPENSES DE L’ETAT DE 30%, ça au moins, c’est net, c’est clair et c’est sans appel, mais c’est justement ce qu’ils ne veulent pas…être précis et sabrer dans les dépenses. Faire ça ce serait casser leur jouet, leur beau jouet qu’ils gardent égoïstement pour eux depuis si longtemps !

A titre d’exemple je dirais ceci : une multinationale que je ne nommerais pas a réduit ses dépenses de 17 % cette année et sans perte d’emplois (vous avez bien lu). Ils cherchent encore 40 millions d’économies dans les mêmes conditions. Ils n’y parviendront peut-être plus, soit. Or la recherche de l’efficacité est constante dans le privé, alors comment se fait-il que l’Etat qui n’a jamais cherché réellement à réduire ses dépenses n’y arrive jamais. La réponse est simple : il n’y a pas de volonté politique pour le faire et comme ils dépensent et distribuent l’argent des autres en toute impunité, ils s’en fichent éperdument. Comme les politiciens font partout la même chose, qu’ils sont juges et parties, ils se soutiennent par-delà les frontières et le jeu de cette Europe administrative et technocratique (le plus gros gaspilleur) ne changera jamais. Tous défendent un système, leur système, qu’ils vénèrent comme le Saint Graal. Un chimpanzé de cinq ans le comprendrait immédiatement, alors pourquoi perdons-nous encore notre temps à écouter ces gens-là !

Bon, voyons les recettes de l’Etat maintenant, comme c’est nous, c’est autre chose, c’est plus facile à chiffrer parce qu’ils viennent directement dans notre poche cette fois. Dans les grandes lignes :

  1. Précompte immobilier à 21%
  2. Cotisation de 4% sur les hauts revenus pour ceux dont les revenus mobiliers sont supérieurs à 20.000 euros.
  3. Taxation des stock-options : l’évaluation forfaitaire de l’option au moment de l’attribution passera de 15 à 18 %.
  4. Augmentation des taxes sur les opérations de bourse : augmentation de 30 % les taux et les plafonds applicables par transaction.
  5. Imposition des plus-values sur actions à l’impôt des sociétés : l’exonération sur les plus-values se fera désormais à la condition que la période de détention des actions soit au moins d’un an et au taux distinct de 25 %.
  6. Réforme des intérêts notionnels, de manière à maîtriser le coût.
  7. Assurances : les provisions internes de pensions qui ont été accumulées au sein de l’entreprise devront être transférées vers une compagnie d’assurances ou d’un fond de pension et ne pourront plus être constitués par la voie de d’une provision interne de la société. Lors de cette conversion une taxe de 4.4 % sur les primes sera due.
  8. Réforme du régime fiscal des voitures de société : Cet avantage en nature sera fonction de la valeur du véhicule et de son émission de CO2 (50% à charge du bénéficiaire et 50% à charge de l’entreprise)
  9. Réforme du régime fiscal pour l’avantage en nature des dirigeants d’entreprises.
  10. Alignement de la TVA (12 à 21 %) pour la télévision payante.
  11. Augmentation des accises sur le tabac pour décourager les comportements nuisibles à la santé (quelle hypocrisie, le seul but est de remplir les caisses de l’Etat – note de ATB).
  12. Alignement de la Belgique sur les autres pays européens en matière de TVA (21%) pour les prestations rendues par les notaires et huissiers.

A tout ce qui précède il faudra encore ajouter des modifications dans la gestion des procédures de succession, des taxes lors de la conversion de titres au porteur, la modification de la contribution du secteur financier, l’augmentation du produit de la rente nucléaire de 300 millions, la modification ( ?) de l’attribution des recettes de la mise aux enchères des quotas CO2 et toutes sortes de mesures (abondantes !!) dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale et la fraude sociale.

Pour finir voici une mesure qui ne veut rien dire, je vous laisse juge : « effets retour de la création d’emplois sous l’effet conjugué des mesures visant à soutenir la création d’emplois, et des réformes structurelles visant à encourager le travail jusqu’à l’âge de la retraite. »

J’ai d’abord cru à du chinois mal traduit, mais non il s’agit bien de la langue française mais, sans doute, version langue « de bois » (le bois est-il français ou est-ce la langue, les deux peut être le sont) !

Ce dernier texte est bien repris dans les « mesures diverses » en page 82 de la déclaration de Politique générale. Or ce n’est pas une mesure, ce serait une conséquence d’une autre mesure ou d’autres mesures se situant ailleurs…voilà, sans doute, un bug encéphalien suite à la surchauffe du cerveau de l’un de ces génies …qui sait !!!

Tout cela est affligeant et je « mesure » mes mots.

En conclusion, Ce projet est un projet collectiviste absurde parce que d’abord et avant tout, il ne réduit pas les dépenses de l’Etat sérieusement, il ignore aussi la réalité humaine et il refuse de comprendre (ce n’est pas neuf) que la richesse économique d’un pays et les emplois qui en découlent viennent de l’initiative privé et principalement de l’initiative privée. En France, une étude du ministère de l’Economie atteste qu’en 20 ans sur un total de 2.8 millions d’emploi créés, 2.3 millions l’ont été dans les PME. Toujours en France, une autre étude démontre que lorsque les grandes entreprises détruisent 263.000 emplois entre 1985 et 2000, ce sont les entreprises de moins de 500 salariés qui créent, dans le même temps, près de 1,8 million d’emplois.

L’initiative privé doit, en conséquence, impérativement être libérée de toutes contraintes et elle ne demande ni aides (venant de qui, de l’Etat qui n’y connaît rien) ni privilèges. La recette est pourtant simple, il faut peu de charges, peu d’impôts, pas de subsides, pas de niches fiscales, aucune mesure qui privilégie les uns et pas les autres et qui créent des distorsions de concurrence et/ou une concurrence déloyale, la corruption ou la prise illégale d’intérêts, il faut aussi beaucoup de liberté et alors tout ira mieux. Seulement le mot liberté économique ne correspond pas au socialisme autoritaire, dirigiste et arbitraire dans lequel nos dirigeants nous enferment pour leur bien immédiat. Ils veulent prendre plus, plus vite, accorder des pseudos largesses avec l’argent confisqué et apparaître ainsi au Peuple démuni comme des sauveurs providentiels. Ils n’ont qu’une devise, prendre aux « riches » (qui sont-ils) et entretenir, à grands frais, une classe d’assistés qu’ils endorment ensuite en les laissant tout juste survivre.

Ils pratiquent aussi un paternalisme dévoyé à la sauce rouge et j’en veux pour preuve que certains élus socialistes sont même appelés papa dans leur circonscription !

Voici le paradoxe d’une idéologie malade, ce n’est pas le seul, qui voulait, à l’origine, combattre le paternalisme naturel des patrons. Les patrons d’antan jouaient pourtant avec leur argent tandis que les politiciens actuels (et passés d’ailleurs) jouent avec le nôtre. Ce qui pourrait paraître légitime aux premiers me semble bien moins légitime ou mérité pour les seconds !

Concernant l’absurdité des subsides voici une histoire vécue : Dans les années 80  nous avions une entreprise à Bruxelles. Celle-ci avait investi une somme de 15 millions BEF qu’elle avait empruntée. Dans le cadre de cet emprunt la banque nous avait fait signer un dossier pour la demande d’une subvention en intérêts auprès de la Région Bruxelloise. C’était la loi, j’ai signé tout de suite sans y croire. Trois ans après (tout de même !) le cabinet du ministre, Charles Piqué (c’était déjà lui, je crois) m’appelle et me convoque. J’ai été poliment et gentiment reçu par un membre du cabinet auquel je n’ai pas pu m’empêcher de crier mon dégoût de la politique économique socialiste subsidiée qui était, selon moi, un double désastre. Je lui ai dit que j’étais convaincu que la plupart des subsides allaient vers des grosses entreprises établies depuis longtemps qui n’avaient aucun besoin de l’argent public.  Je lui ai confié également que l’Etat ferait mieux de mener une politique fiscale encourageante et que tout le reste n’était que foutaises. Je me suis dis : « Là tu viens de te griller, tu vas te faire jeter et tu n’auras pas un clou ». A mon grand étonnement, ce monsieur m’a donné raison, il a, ensuite, sorti confidentiellement un dossier de son tiroir. Ce dossier concernait une grande entreprise étrangère (je ne dirais pas le nom, elle sévit encore chez nous). Il m’a ensuite regardé franchement et m’a dit : « Voilà, cette entreprise a investi 150 millions BEF et je dois prendre une décision ». J’ai vu qu’il désapprouvait l’aide demandée, mais il ne m’a pas dit ce qu’il avait décidé. Je ne lui ai pas demandé, nous nous sommes bien entendu, ensuite je suis reparti et une semaine après il m’appelait pour me dire qu’il m’avait accordé le maximum. Je ne m’y attendais pas, j’ai bredouillé quelques mots pour le remercier. Il m’a répondu qu’il avait seulement respecté la loi et qu’il avait fait son boulot sans plus. Je n’ai jamais oublié le bonhomme, j’y pense souvent, pas pour l’argent, mais pour le principe et pour son honnêteté intellectuelle. Je n’ai rien contre les socialistes, je déteste seulement l’idéologie socialiste qui divisent les hommes et qui crée, partout, la misère économique et l’édification d’une véritable Nomenklatura indéboulonnable. Je rêve de réconcilier les classes sociales qui ont été inventées pour que des privilégiés puissent conduire leur combat politique et s’assoir au pouvoir pour une durée indéterminée (la plus longue possible, il suffit de voir chez nous), dans leur intérêt personnel.

J’en reviens aux mesures proposées concernant l’emploi ou les entreprises. En général, il s’agit de mesures de second rang qui interviennent seulement en aval de la seule véritable question : celle de la création d’emploi qui n’est JAMAIS véritablement abordé. 

Chacun devrait savoir et comprendre qu’on ne crée jamais d’emplois stables (ou d’entreprises) par décrets ou en organisant le chômage qui est précisément la gestion de l’absence d’emplois. Il n’y a que les sots pour imaginer une telle bêtise. Avec le gouvernement rien n’est jamais réglé en amont parce qu’ils en sont totalement incapables. Notre Etat, comme tous les Etats modernes, est incapable de créer, il ne sait que prendre. Les mesures qui consistent à réduire les charges sociales dans certains cas, à moderniser le droit du travail ou à augmenter la qualité de l’emploi (en responsabilisant les employeurs –je cite-) ne sont que des mesures d’apparats, un nuage de fumée, qui ne serviront à rien. Le problème est largement en amont. Il faut une croissance, des entrepreneurs motivés, des marchés, de l’innovation, de l’intelligence, des salaires nets suffisants et tout le contexte qui permettrait de le générer. Mais, on en est loin, parce qu’ils font l’inverse !
Avec le temps, les politiciens ont empilé des structures et des niveaux de pouvoir qu’ils ont multipliés. L’Etat est gros et gras, c’est un corps malade que la mort guette à chaque instant. L’homme meurt de son cholestérol, l’Etat meurt et étouffe sous ses dettes, il aspire pourtant la richesse de son Peuple sans jamais se remettre en question. Il lui en faut toujours plus, c’est un ogre insatiable !

Si je défends le capitalisme, ce n’est ni par cupidité, ni par goût excessif de l’argent, c’est simplement parce que c’est le seul système qui fonctionne. Il est aussi facile de prendre le prétexte des problèmes qu’ont connu les banques pour remettre le capitalisme en question. S’il y a eu des excès dans un secteur, ce sont ces excès qui doivent être condamnés et des solutions doivent être trouvées en accord avec la profession concernée. Ce n’est pas le système de liberté économique qui doit être remis en question. En face du capitalisme il n’y a que le communisme et son petit frère le socialisme…et on sait que ça ne fonctionne pas. La sociale démocratie gauchisante favorise finalement les super-riches transnationaux (ce qui est un comble) et pénalise, par une fiscalité épouvantable, les classes moyennes dont l’activité est uniquement belgo-belge ou seulement nationale. La sociale démocratie appauvrit les masses, elle enrichit les milliardaires et engraisse les politiques qui prolifèrent tant ils sont bien nourris !

Le problème de l’Etat est identique à celui de notre Europe contractuelle qui, elle, est une caricature de nos Etats Nation. Je ne crois pas ou plus ni en nos Etats, ni en notre Europe administrative ou technocratique et pas davantage en notre Euro. Ceux qui servent l’Europe sont aussi ceux qui servent nos Etats, il ne faut pas s’étonner si les maux des uns sont également les maux des autres. Une question que je me suis souvent posée : Pourquoi n’arrive-t-on jamais à sortir de ce système absurde ? Nous sommes pourtant nombreux à penser différemment que la caste politique en place. Seulement l’appareil est véritablement  occupé presque squatté par des milliers de politiciens soutenus par une presse et des médias qui ne laissent pas de place aux nouveaux venus. J’en sais d’autant plus quelque chose que toutes les tentatives de faire connaître nos idées à la presse ont été vaines. C’est le black-out total. Je m’en doutais, mais il fallait le vivre pour constater à quel point on vous enterre sous une chape de plomb épaisse. 

Tout est fait pour que rien ne change, le plus déroutant est que moins ça va, plus le système se défend et s’accroche à ses erreurs. Ils persistent et ils signent mais ils sont applaudis par les médias.

Je renvoie le lecteur à mes écrits plus anciens sur ce sujet et je ne résiste pas à l’envie de citer, ici,Guy Millière, orfèvre en la matière :

« La construction européenne, avant même la mise en place de l’euro, était porteuse d’un problème essentiel : elle était un projet absolutiste, au sens où on a parlé de monarchie absolue dans le passé européen. Elle était un projet constructiviste : une prétention de faire table rase du passé et de remodeler des sociétés depuis des idées abstraites présentes dans la tête d’une élite autoproclamée et se décrétant elle-même éclairée. Elle a reposé sur une défiance vis-à-vis des règles de l’économie de marché, et sur une volonté de leur substituer du dirigisme, ce qui, comme l’a expliqué Friedrich Hayek dans le livre qui porte ce nom est une « présomption fatale ». 
Elle a reposé sur une défiance vis-à-vis de la démocratie et a substitué à la règle du droit naturel et à la souveraineté du peuple dans le cadre de la règle du droit naturel une toute puissance graduellement accordée à une nomenklatura. 
Elle a prétendu faire table rase du passé, réécrire l’histoire, reformuler les êtres humains pour en faire de bons « citoyens européens ». Comme tous ceux qui entendent reformuler les êtres humains, elle a créé des circuits de dépendance qui ont fini par coûter de plus en plus cher. Ceux-ci ont pris la forme d’Etats providence prenant en charge un nombre croissant d’êtres humains et les enfermant dans la passivité. Pour payer cette passivité, les circuits de dépendance ont fait des ponctions croissantes sur les plus actifs, les plus dynamiques et les plus créatifs jusqu’à les décourager et à les pousser à partir. Les ponctions ne suffisant plus, les Etats providence se sont endettés, d’où les « dettes souveraines » actuelles ».

Ce plan laborieux, contenu dans cette déclaration de politique générale, est à l’image de ce qui a toujours été et qui nous a mis au bord du gouffre. Il est le reflet du passé, la continuité de l’échec et la négation du succès. Il est castrateur, démotivant, triste, inodore et tellement insipide que si c’était un plat, je n’en mangerais pas, d’ailleurs même mon chat n’en voudrait pas.

Ceux qui nous gouvernent ne nous voient pas, ne nous entendent pas et ne nous comprennent pas. Ils vivent seulement en vase clos loin des misères et des contraintes vulgaires du monde des gens normaux.

Pour que ça marche, il faut simplement plus de liberté et moins d’Etat, la recette paraît simple, mais elle est pourtant là.