Quand j’étais petit garçon, mes parents représentaient tout mon univers. Evidemment je les adorais, ma mère était la meilleure maman du monde et mon père était mon héros.
Ensuite, comme dans toutes les familles, il y eut des rires, des pleurs, quelques gifles de ma mère et quelques coups de pieds aux fesses de mon père. Tout ça n’était pas bien méchant, mais quand on est un enfant on se laisse facilement impressionner.
Avec le temps qui passe, on se rend compte que les fessées n’étaient pas si terribles que ça parce qu’une maman ou un papa, lorsqu’ils corrigent leur fils,ils le font toujours avec la main légère. Donc, il y eut plus de peur que de mal, soyez rassurés !
Les enfants grandissent, c’est bien connu…et je n’ai pas fait exception à la règle !
Tout le monde connaît l’adage ; « petits enfants, petits problèmes, grands enfants, grands problèmes ». Là, encore, je n’ai pas dérogé au principe. J’étais tiraillé entre me laisser vivre ou faire mes études supérieures aidé, en cela, par la fainéantise naturelle d’un adolescent à la vie trop facile. Il a fallu quelques coups de gueule d’un paternel excédé pour me remettre en selle. Fin stratège, mon père s’est acquitté de sa mission éducative et moi j’ai décroché mon diplôme. Merci papa !
Plus tard, la famille, toujours soudée, devait connaître des moments très difficiles.
Alors, un jour, du haut de mes vingt-huit printemps et fatigué par les épreuves, j’ai lâché à mon père d’un air catastrophé : « Je suis fatigué, je n’en peux plus ! »
Pour toute réponse, mon père m’a foudroyé du regard et m’a dit, en colère : « Axel, à ton âge, tu n’as pas le droit d’être fatigué ! »
J’étais soufflé, je n’ai rien répondu et j’ai poursuivi ma route avec lui comme si de rien n’était. Cette parole m’a marqué profondément parce que près de trente après, j’y pense encore souvent.
Aujourd’hui, que me reste-t-il de tout cela ?
Bien sûr tous les moments de joie, petits ou grands, sont gravés dans ma mémoire et je ne les oublierai jamais. Mais finalement ce sont les obstacles que j’ai franchis, parfois dans la douleur, dont je suis le plus fier. Les confrontations avec mon père m’ont marqué au fer rouge, elles ont été utiles, sans doute salutaires et elles ont fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui. C’est, en effet, dans l’épreuve et dans la douleur que l’on forge son caractère et que l’on développe son intelligence. Un homme n’est accompli qu’au travers de ses réussites et des échecs qu’il aura surmontés. En langage décrypté, il faut prendre des coups pour apprendre la vie sinon on reste une œuvre inachevée.
La vie est comparable à un empilement de sabliers qui se videraient les uns dans les autres. Les premiers se vident pendant que les suivants se remplissent. La force, la connaissance passent d’un père à son fils et pendant que l’un s’affaiblit simplement par le temps qui passe l’autre se renforce. L’éternité est dans nos actes, elle est également dans nos cœurs.
Alors je dis un grand merci à mon père et à ma mère pour leurs coups de gueule, leur persévérance, les punitions ou les blâmes qu’ils m'ont infligés, les leçons qu’ils m’ont données, leurs doutes, leurs certitudes, leur ardeur à me défendre et à me soutenir ou leur courage à tenir bon en toutes circonstances.
En quoi cette histoire vous concerne-t-elle, mais, comme d’habitude, en toutes choses parce que la société n’est jamais que la reproduction de la cellule familiale et l’éducation commence dans la famille, elle se poursuit à l’école et finalement dans toutes les étapes de la vie. Pour que la société soit cohérente, il faut tenir le même langage partout et le rejet des valeurs familiales voulues par toutes les forces collectivistes ont largement contribué à la désintégration de cette cohésion.
Les non-valeurs ont remplacé les valeurs ce qui a généré des sociétés sans têtes et sans unité. Nous sommes seulement des jambes et des bras qui s’agitent de tous côtés et nous nous heurtons les uns aux autres comme des électrons fous. Nous sommes des antagonismes alors que nous devrions être les complémentarités des uns et des autres.
Rejeter l’autorité parentale conduit inévitablement à rejeter toutes formes d’autorité, celles de nos professeurs comme celle de la loi, ce qui rend la vie en communauté difficile ou impossible.
Nos sociétés sont déstructurées parce que tout conduit aux divisions et les partis politiques nous divisent toujours davantage pour asseoir leur pouvoir et dominer la société dans leur intérêt. Les partis politiques sont l’exemple type du principe ; faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
L’unité d’une Nation ne peut exister sans un modèle unique accepté par tous, nous avons déstructuré la famille, la société a suivi bien logiquement parce que tout se tient. Alors il ne faut pas s’étonner si finalement le pays part en vrille.
Nous étions en haut de la pente, quelqu’un a mis du savon, nous voilà en bas, c’est aussi simple que cela.
Que faut-il faire ?
Trouver celui qui a mis le savon, le mettre dans l’impossibilité de nuire à nouveau, nettoyer la pente, la remonter et rester au sommet.
Il suffit de vouloir !