Record battu...

Bravo

Posté par ATB le 15 février 2011

Ce matin je regardais la télévision française et j’apprenais que la Belgique venait de battre le record du monde du pays sans gouvernement. Le record précédent était détenu par l’Irak, un pays qui n’est même pas encore sorti véritablement de la guerre !!!!

Triste constatation, triste record. Nos politiciens peuvent être fiers. J’entends pourtant souvent dire d’eux qu’ils sont, pour certains, de fins politiques, des tacticiens de génie ou des hommes qui vont compter dans l’avenir du pays. Je ne partage pas ce point de vue. Ils  ont créé toutes les structures qui nous conduisent dans l’impasse et ne sont que des petits calculateurs arrivistes qui pensent uniquement à leur carrière. S’il est légitime d’aspirer à un gouvernement, je trouve, pour ma part, que les responsables de cet écrasement politique du pays devraient passer leur chemin et céder la place à d’autres. La question est de savoir à qui et comment ?

La réponse n’est pas facile parce que le jeu démocratique nous enferme dans le piège des partis actuels qui dominent notre politique. Tout le monde sait qu’il est difficile, voire impossible de créer, à partir de rien, un parti nouveau qui viendrait changer la donne. Le nouveau-venu est immédiatement boycotté et il est écrasé sous une chape de plomb. Il faudrait d’abord gagner les élections avant que les portes ne s’ouvrent, ce qui est contradictoire et, finalement, antidémocratique. Le plus grave est que les médias se laissent facilement prendre à cette particratie puisqu’ils n’écoutent que les partis en place et négligent toutes les initiatives novatrices.

Notre démocratie, du moins les structures internes et externes qui la gèrent, est absurde, elle est viciée, parce qu’elle n’écoute plus le Peuple qu’elle prétend défendre. On dirait que le vote est devenu l’ultime fin en soi et que là où la population vote, la démocratie serait pleinement accomplie. Rien n’est plus faux !

Un peuple sous la tutelle complète des partis ne vit plus en démocratie parce qu’il ne participe plus à la vie publique, il n’est plus entendu et il n’est plus écouté à cause de l’inexistence des relais avec le monde politique et public. Cette pseudo-démocratie vole la « conscience politique » de la population parce qu’elle l’écarte, non seulement du pouvoir, mais aussi de la réflexion sur le devenir de notre civilisation. 

Pourquoi est-ce si difficile de changer les choses, parce que s’il existe des volontés réelles de changer les choses dans le public, le système belge ne veut vraisemblablement pas se réformer. Les forces en place n’ont pas la moindre envie de changement, elles s’accommodent de tous les dysfonctionnements parce qu’elles en tirent un large profit dont l’ampleur doit à peine être imaginable au commun des mortels dont je suis.

Est-ce une raison pour ne rien faire, se taire, laisser la place aux mêmes, se résigner génération après génération…certainement pas ! La population doit se faire entendre, à elle de trouver la route ou le chemin. Pour ma part, je trace ici un premier sentier.

Nous vivons aussi une époque passionnante parce que certains régimes tombent sous le poids de leur population. Ben Ali a fui la Tunisie, Moubarak a quitté le pouvoir, l’Algérie, le Yémen, la Jordanie tremblent. Pendant ce temps, le monde politique occidental commente, souvent avec ardeur et maladresse les évènements, ils prennent quelquefois parti oubliant qu’ils étaient les copains des présidents, aujourd'hui déchus. Ceux qui ne sont pas au pouvoir tirent à boulets rouges sur ceux qui y sont, par idéal ou simplement pour prendre leur place, ne soyons pas dupes ni naïfs. Une fois de plus, tout cela n’est pas sérieux, ils feraient mieux de se taire avant de donner des leçons aux autres.

Je n’ai vu qu’un seul homme réagir avec intelligence, réserve et brièveté, ce n’est pas un homme politique, c’est Omar Sharif, s’il s’est montré solidaire avec le Peuple égyptien, il s’est aussi montré prudent sur l’avenir de son pays. Qui sait ce qui peut arriver a-t-il dit !
Alors, restons optimistes, mais ne nous emballons pas.

Pour en revenir à la Belgique ;

On ne va pas tout changer en une fois, mais, trois objectifs particuliers me tiennent à cœur. Le respect des valeurs démocratiques et l’unité de la Belgique, la sécurité avec le rejet de toutes formes de communautarisme, la mise à néant de cette rage « taxatoire » créée et entretenue par nos gouvernements successifs avec l’appui des médias, des syndicats et de toutes les têtes « bien-pensantes » du pays. 

L’unité de la Belgique, ses structures : Quel sens cela a-t-il de vouloir la séparation de la Belgique, aucun et pour quoi faire, servir les intérêts particuliers de quelques politiciens ?

Nous sommes bloqués depuis des mois parce que des politiciens se chamaillent pour finalement scinder ou ne pas scinder le pays. Qu’ils arrêtent et qu’ils demandent au Peuple ce qu’il veut. Si nous devions aller dans une direction de cette nature, c’est au Peuple de décider, l’enjeu est beaucoup trop important. Nos élus ne peuvent pas se substituer à la population pour ça, c’est une question de déontologie. Faudrait-il évoluer vers une confédération, pourquoi pas, il suffit de suivre l’exemple suisse qui fonctionne très bien, le Roi pourrait rester, c’est la volonté populaire, il représente admirablement le pays, la continuité ou la pérennité de la Nation. Il n’est un obstacle à rien sinon aux arrivismes politiciens que l’on doit prendre pour ce qu’ils sont…bien peu de choses. Le Souverain a montré qu’il méritait sa place, ce serait notre honneur de la lui laisser.

Il faudrait instaurer le referendum et l’initiative populaire qui rendrait à la population la possibilité d’imposer ses choix et gommer ce sentiment de frustration que nous avons tous en nous parce que nous nous sentons spoliés de nos droits démocratiques élémentaires : le droit réel de décider. Les partis se sont emparés de tout, ils décident tout, pèsent sur la politique, le monde économique.

La rage « taxatoire » : En regardant de plus près et sans prétendre ici et en quelques lignes élaborer un plan détaillé, je dirais qu’il serait tout à fait possible de passer à un taux unique de 10 % sur les revenus du travail et à un impôt sur les bénéfices des sociétés de 15 % maximum avec la suppression de toutes les niches fiscales sans la moindre exception. La perte des revenus pour l’Etat serait compensée par l’accroissement des rentrées de la TVA du fait de la consommation supplémentaire des ménages, par la disparition de la fraude fiscale qui n’aurait plus d’intérêt, par des impôts sur les sociétés plus importants (notamment le top 50 des entreprises belges…) parce que toutes les mesures qui se retournent actuellement contre la Belgique se verraient irrémédiablement inversées. Il faut arrêter de prendre en grippe les paradis fiscaux pour louer l’enfer fiscal de nos pays. Plutôt que de s’aligner sur le dernier de la classe, politique du nivellement par le bas de nos gouvernants, on devrait regarder vers le haut et prendre les recettes des pays qui gagnent !

On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ! Les impôts belges c’est un peu comme si l’on demandait à un ami de mettre la main sur la table en lui confiant auparavant qu’on va la lui écraser ensuite d’un gros coup de gourdin. Pour Sûr…il ira mettre sa main ailleurs. C’est ce que font les investisseurs et les gens performants…ils fichent le camp. Quand ils restent, une ingénierie fiscale bien appliquée fera que, de toute façon, ils paieront peu en Belgique et plus ailleurs…Le but serait de les garder ici et d’en faire venir d’autres.

Or, chaque fois que l’on veut baisser les impôts quelque-part, il y a une levée de boucliers pour s’opposer à cette politique de « riches » et, tout est bloqué, par lâcheté ou par bêtise. Mais cela n’a aucun sens, prétendre ça, c’est faire de la démagogie à bon compte, parce que faire payer les « autres », les « riches » en l’occurrence c’est simplement vendeur pour se faire élire. Ensuite ce n’est pas parce qu’il existe de grosses fortunes qu’il faut focaliser dessus et les prendre pour les boucs-émissaires de la pauvreté des autres. Le manque de moyens des ménages vient d’une différence beaucoup trop grande entre les salaires bruts et les salaires nets. De toutes manières les très riches ne gardent pas leur fortune sous le matelas, cet argent est investi dans l’économie et profite finalement à tous, le but serait qu’elle soit investie le plus possible en Belgique, les emplois se font aussi à ce prix. Cela me fait penser à une histoire que j’ai vécue après la révolution des œillets en 1974 au Portugal. Nous étions, à Lisbonne, dans le bureau du directeur général d’une entreprise et celui-ci nous faisait part, effaré, de ce qu’il avait vécu à l’époque. Des ouvriers avaient fait irruption dans son bureau en le menaçant, ils voulaient lui faire ouvrir le gros coffre qu’il y avait là. Ils pensaient pouvoir, enfin, mettre la main sur le capital de l’entreprise qu’ils imaginaient trouver, en espèces bien rangées derrière la porte blindée. Amusé, le directeur s’est exécuté et les ouvriers ont été médusés de ne rien trouver. Ils n’avaient pas prévu une telle issue. La prospérité passe également par l’éducation de la population et la bonne compréhension de données économiques élémentaires. Je crois avec force aux syndicats parce qu’il ne faut pas faire d’angélisme, ni dans un sens, ni dans l’autre, les salariés doivent être défendus ou représentés mais il faut sortir de cette dynamique de lutte des classes et passer à une dynamique de collaboration de classes. Par ailleurs il faudrait aussi sortir de cette notion de classe comme si l’on était voué à rester à vie comme rangé dans le tiroir d’une vieille commode avec une étiquette aux pieds.

Il faut être pragmatique, réaliste, équitable, mais je vous rassure, comme vous je trouve que l’on distribue des salaires disproportionnés (des millions d’euros parfois) à des cadres supérieurs qui, en définitive, ne prennent pas de risque sur leur capital, celui qu’ils ont gagné et mérité, mais sur celui des autres, pendant que certains touchent des misères. C’est évidemment un abus du système capitaliste sur lequel il faut réfléchir, mais je pense que ce n’est pas à l’Etat d’intervenir dans ce domaine, les petits actionnaires devraient assumer leur rôle, ensuite il s’agit de rares exceptions qui représentent une infime proportion de la population, on ne bâti pas une politique économique pour régler des comptes, chasser des sorcières et montrer du doigt quelques centaines de personnes privilégiées. Il faut une politique fiscale qui améliore de façon notoire le sort de millions de belges, c’est très différent et beaucoup plus valorisant. Nous devons voir la forêt qui se cache derrière l’arbre. Nous sommes la forêt et nous voulons améliorer notre sort et ce n’est pas avec cette rage « taxatoire » que nous y arriverons !