La folie n’a pas de couleur politique

La bêtise non plus

Posté par ATB le 3 août 2011

Tout le monde aura appris la folie meurtrière d’un illuminé qui a massacré tant d’innocents en Norvège, il y a quelques jours.

J’étais en vacances début juillet et j’ai rencontré un couple de médecins danois. Ceux-ci me parlaient de la politique locale qui est frustrante, castratrice, bêtement égalitariste (coin fiscal marginal de 70% - in Études économiques de l'OCDE : Danemark 2008By Publishing Oecd Publishing) et qui conduit justement à la radicalisation de certains mouvements politiques. Ils m’ont aussi dit qu’en parallèle de cela, le gouvernement danois et les Instances officielles encourageaient également la délation en tous genres, fraudes sociales ou fraudes fiscales par exemple. Le climat engendré par cette attitude est évidemment très mauvais puisqu’il conduit tout le monde à regarder son voisin avec une méfiance bien compréhensible.  Dans ce contexte, on est tout de même en droit de se demander ce qu’il reste de la liberté, parce que faire de chacun un espion au service de l’Etat relève plus de la dictature que de la démocratie. D’ailleurs l’Histoire fourmille d’exemples à ce sujet, tant à gauche qu’à droite, faut-il le dire… et c’est plutôt du côté de Lénine, de Staline, de Castro ou d’Hitler qu’il faut regarder ?

Pas très jojo le système danois car si l’enfer est pavé de bonnes intentions, on se passerait bien volontiers de ces bonnes intentions là. Comme toujours, l’Histoire repasse les plats, restons vigilants et surtout, regardons au bon endroit et n’avalons pas n’importe quoi.

Maintenant, je crois pouvoir dire que, dans les grandes lignes, le modèle norvégien diffère peu du modèle danois, mais tout cela n’excuse évidemment pas le geste isolé d’un fou. Par contre, les nordiques peuvent garder leur modèle parce qu’il s’agit d’une véritable culture du profil bas qui décourage toutes les formes d’initiatives, de prises de risque et qui constitue, en définitive, une belle négation de l’Homme.

Alors, espérons que ce modèle ne soit pas contagieux. Nos politiciens ont déjà suffisamment de mauvaises idées comme ça, il ne faudrait pas qu’ils en prennent de pires chez les  autres.

Pour en revenir à ce fou dont je n’ai pas lu la prose que je ne compte pas la lire, ne voulant pas lui faire de publicité...je pense surtout qu’il ne faut pas faire d’amalgame. On peut être anti-communiste et anti-islamiste, sans être un assassin, même en puissance. Rappelons tout de même qu’il ne faut assimiler l’islamisme à la religion musulmane. L’islamisme en est une forme détournée et radicale peu compatible avec les principes démocratiques. Voici un lien intéressant sur  le sujet :http://agora.qc.ca/dossiers/Islamisme 

Dans cette triste  affaire, la mauvaise politique risque aussi de prendre le dessus, chacun défendant son camp, ce qui sera regrettable. Au- delà de la politique politicienne, la défense de cet individu aura intérêt à plaider la folie tandis que l’accusation fera normalement le contraire. Tout cela n’aidera pas, comme d’habitude, à la manifestation de la vérité. Les conclusions auront peu de chance d’être parfaitement réalistes, chacun tirant la couverture à soi. Il faudra, en conséquence, lire entre les lignes et je ne connais pas de bonnes lunettes pour ça, seulement le bon sens !

Alors, il faut rester simple. Ce type est un déséquilibré qu’il soit paranoïaque, fou ou psychopathe importe peu parce qu’il s’agira simplement de la qualification spécifique et médicale de sa maladie ou de son mal.

En terme simple, il n’est pas “normal” et son état psychique a déterminé son comportement. Je connais des tas de types, de tous les bords, aux idées très marquées et aucun d’eux, ni à gauche, ni à droite, n’est prêt à tuer au nom de ses convictions. Restons sérieux et ne confondons pas tout au nom d’un dogmatisme étroit !

De toute façon, personne de raisonnable ne peut soutenir ou excuser même partiellement un pareil acte. Pour moi, même fou, il devrait être condamné à la perpétuité (la peine maximale n’étant que de 21 ans en Norvège, chacun l’aura vu). Mais ça, ça n’engage que moi et c’est une autre histoire. C’est à la justice norvégienne de trancher. Elle est en route, laissons la faire et réfléchissons plutôt au paradoxe suivant !

Quand un affreux bonhomme, un criminel épouvantable est présumé être à droite il est automatiquement assimilé, à tort ou à raison, à l’extrême-droite et ensuite on ne tient plus compte du contexte social ou des règles de fonctionnement de la société qui l’entoure pour expliquer son geste. C’est la faute à la droite, honte à la droite, point final et le débat est clos !

On sait pourtant que le laxisme de la société norvégienne explique la radicalisation de certains mouvements. C’est un fait, on ne peut pas le contester. La sociale démocratie norvégienne ne se remet absolument pas en cause et elle persistera dans sa politique, dont acte. Ce sont les déclarations du Premier Ministre après le drame. Certes tout n’est certainement  pas à jeter dans la politique norvégienne, mais la force et le devoir d’une démocratie est aussi de pouvoir se remettre en cause. Au-delà de ce crime abominable et parfaitement inexcusable, il y a sans doute une opposition de bonne foi, parfaitement honorable qui voudrait des changements. On devrait peut-être les entendre et les écouter.

A l’inverse, quand des affreux jojos, de préférence allochtones, mettent à feu et à sang les banlieues françaises et qu’ils pratiquent le trafic de drogue dans la terreur en rejetant notre modèle de société, voilà, cette fois, tous les bien-pensants s’en prendre à notre société pour justifier leurs actes. 

Les voyous deviennent presque les victimes et nous sommes responsables de tout. On connait le refrain habituel sur la pauvreté, l’exclusion, le chômage, les ghettos pour justifier cette criminalité-là. Or tout cela n’est pas fondé parce que cette population de marginaux délinquants sait ce qu’elle fait, elle gagne surtout des millions dans ses trafics et elle est totalement maîtresse de ses choix. D’ailleurs les zones les plus pauvres de France se situent dans le monde rural où rien de tel n’existe.

Comme l’écrit le criminologue Xavier Raufer : « En outre, la misère rurale est digne : plus un département est pauvre et rural (Creuse, Cantal), plus il est honnête ! Ainsi donc, pourquoi cette exubérance criminelle dans des secteurs urbanisés, moins précarisés que les ruraux ? Pourquoi la misère sans policiers abattus, sans voitures brûlées, sans bandes armées, sans braquages ni pillages, de l’espace rural ?  (source : Valeurs Actuelles ) »

Voilà qui est dit et pour ma part je ne fais pas de différence entre les criminels qu’ils soient de gauche, de droite, du centre, de Mars ou de Jupiter. Tous devraient être traités objectivement en fonction de la gravité de leurs actes et en dehors de toute polémique inutile.

Dans un pays de droit qui se respecte, on ne peut avoir deux langages et il ne peut y avoir deux poids deux mesures.

Quand le pouvoir devient une fin en soi et qu’il n’est plus simplement un moyen au service d’une population, la société dérape par ce qu’elle est abandonnée à des opportunistes froids et calculateurs qui pensent à leur réélection avant de penser au bien du Peuple. La vraie démagogie est bien là, elle est néfaste, anti-démocratique et elle est l’œuvre des partis traditionnels et des « bien-pensants » qui les entourent, ceux-là même qui voient des populistes et des poujadistes partout.

Qu’ils commencent d’abord à nettoyer devant leur porte avant de s’en prendre au voisin.