C’est quoi la croissance…

petit rappel

Posté par ATB le 30 septembre 2011

Finalement c’est quoi la croissance, tout le monde en parle, mais qui sait de quoi il s’agit véritablement ?

Tout ça n’est pas très compliqué lorsqu’on se penche sur le sujet avec un peu d’attention.

En général on prend en compte l’évolution du PIB, la production intérieure brute. Soit, mais alors, comment définit-on cette fois-ci, le PIB. En fait il y a trois approches du PIB, par les revenus, par les dépenses et par la production, le plus important étant de ne pas mélanger les divers composants pour ne pas créer de doubles emplois. Pour se faciliter la vie, on va se limiter à l’approche des dépenses qui est peut-être plus explicite. Dans cette optique le PIB se compose des dépenses des ménages, des investissements des entreprises et des achats de logements neufs par les particuliers, des dépenses publiques en dehors des transferts (redistribution de revenus) et des exportations nettes (exportations moins importations).

Il existe bien sûr des critiques fondées et moins fondées sur le calcul du PIB qui est censé représenter la production nationale ou la richesse nationale, mais à mon sens si ce débat n’est pas inutile, il ne faut pas trop s’y attarder. La perfection n’est pas de ce monde, et il s’agit seulement d’un indicateur économique qui donne tout de même un reflet fiable de l’activité économique d’un pays.

(en % du PIB belge)

                                            2001                 2010

Consommation (C)               54,2                  52,6
Investissements (I)               18,8                  18,0
Dépenses publiques (G)      23,5                  26,2
Exportations (X)                    84,8                  82,3
Importations (M)                    81,3                  79,2
(Exportations nettes (XN))      3,5                    3,1

Total                                      100                     100

Source : BNB (2011), Rapport annuel 2010 : Evolution économique et financière.

PIB en 2010 : 351,1 milliards d’EUR.

On remarquera tout de suite que le gros morceau du PIB ce sont les ménages (C). Une économie saine et efficace se fonde donc d’abord et avant tout sur sa population. Il est important de le dire, le PIB c’est nous, ce n’est pas l’Etat !

Cela fait du bien quand c’est dit et souligné !

Si nous faisions la grève des dépenses, ce qui est impossible, ce serait la faillite du pays. Mais, à défaut de pouvoir faire cette grève, le poids de la population dans le PIB indique tout de même que nous détenons la clé du système. Nous avons la clé mais nous n’agissons pas, c’est le paradoxe. Nous laissons la main aux politiciens qui agissent à notre place. Quelle erreur, surtout lorsqu’ils font tout de travers.

Si la démocratie est une bonne chose, elle a été totalement dévoyée par des politiciens qui ont des vues à court terme parce qu’ils pensent uniquement à leur réélection et à leur carrière.  D’ailleurs, comme le disait si bien Hayek ; « Laisser la loi aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. »

Que fait le chat en pareille circonstance, il fait ce que fait tout politicien…il se goinfre sans se préoccuper des autres !

Tout le monde sait aussi qu’actuellement le problème principal de nos démocraties occidentales, pour ne citer qu’elles, c’est leur dette publique abyssale creusée par nos dirigeants. En Belgique, notre dette s’établirait aux alentours de 95 % du PIB pour les années à venir, quant au budget de l’Etat, il est en déséquilibre constant et fait plus troublant, son solde primaire (avant paiement des intérêts de la dette) est souvent déjà dans le rouge. Les responsables de cette politique financière catastrophique sont ces politiciens, toujours les mêmes qui, depuis dix, vingt, trente ans ou plus, nous demandent de voter pour eux sans laisser aucune chance à d’autres de les remplacer. Où est la démocratie dans tout cela, on se le demande !

On sait aussi que Keynes a inspiré de nombreux socialistes ou libéraux-socio-démocrates qui prônent la relance de l’économie par la dépense publique. Je ferais, quant à moi, plusieurs objections à ce principe :

  1. Toute la dépense publique n’est pas bonne, seules les dépenses dites d’investissements sont favorables à la croissance (dépenses en infrastructures tels routes ou hôpitaux par exemple)

  2. L’Etat s’endette pour s’acquitter de ses obligations et en plus il s’endette pour rembourser ses dettes. Ce qui est doublement contreproductif parce que la dette ne crée rien d’autre que le marasme économique. Elle ne crée pas d’emploi, pas de croissance et cela nous entraîne dans une spirale infernale quand on empile les dettes sur de nouvelles dettes

Il ne faut pas chercher plus loin pour trouver les origines de nos dettes publiques astronomiques. Il suffit de regarder autour de nous pour s’en convaincre. Partout, les Etats risquent des faillites en cascade. Il faut comprendre que lorsqu’un Etat emprunte pour rembourser sa dette, il fait de la cavalerie, ce qui constitue une véritable escroquerie. Madoff finalement ne faisait pas autre chose que ça, mais, lui est en prison pour 150 ans. On devra sans doute le ressusciter plusieurs fois pour qu’il purge toute sa peine. Il paraît qu’Obama et ses conseils planchent en secret sur le sujet !

Si le sort de Madoff est scellé pour longtemps, les responsables politiques, eux, sont bien là, ils roulent des mécaniques, ils nous font risette et ils sont bien décidés à rester au pouvoir. Bizarre tout de même que certains peuvent tout se permettre quand d’autres sont jetés, à juste titre, au trou comme des malpropres. Enfin, il paraît qu’en politique tout est permis parce que le pouvoir c’est eux !

Pour en revenir au redressement de notre économie et des finances publiques, l’Etat ne peut pas tout, tout seul. Cela crèverait les yeux d’un aveugle, mais apparemment,  pas ceux d’un politicien. En effet, d’après les chiffres de la BNB, l’Etat a participé, en 2010, à 26.2 % du PIB. Sa participation à la création de la richesse nationale est donc parfaitement marginale. C’est clair, net et sans appel. Il suffit de s’en tenir aux chiffres qui loin des dogmes et des partis-pris sont, en eux-mêmes, parfaitement explicites.

L’initiative privée est donc essentielle parce que l’Etat est incapable d’assurer la relance. Il n’en a ni les moyens intellectuels, ni le caractère, ni les moyens financiers et il est déjà endetté jusqu’au cou. Au-delà des chiffres l’Etat n’est pas un entrepreneur non plus et il ignore tout de cet art essentiel à la croissance et à la richesse du pays.

Pour créer des richesses il faut une liberté économique qui est incompatible avec une fiscalité lourde et spoliatrice. Avec trop de charges, trop d’impôts et sans flexibilité salariale, les initiatives privées sont plus frileuses car elles attendent des jours meilleurs ou s’envolent vers d’autres cieux.

D’ailleurs, si l’on se reporte froidement aux chiffres du tableau, pour 2010, on constate que la part des ménages et des entreprises (C+I+XN) est de 73.7 % dans le PIB. Cela prouve sans conteste que toute politique qui ignore ce fait est vouée à l’échec. Il faut donc impérativement donner de meilleures rémunérations nettes aux salariés et il faut également favoriser les entreprises et les entrepreneurs nationaux et internationaux par une fiscalité douce qui les motivera et attirera les capitaux étrangers.  Toutes les mesurettes gouvernementales comme les aides à l’emploi, les niches fiscales, pour ne citer qu’elles, ne servent à rien et sont souvent injustes et mal perçues. Le problème doit largement être pris en amont de toutes ces mesures inutiles à long terme. La richesse économique se crée et elle croît uniquement dans un contexte favorable. Le socialisme fait l’inverse, il considère la richesse comme immuable, fixe ou prédéterminée, ensuite il décide la partager arbitrairement sans le moindre discernement sur le mérite et les efforts des intervenants. Le socialisme économique est un archaïsme dont il faut se débarrasser. Cet archaïsme ne profite qu’aux forces politiques en place qui ne cherchent pas autre chose que de durer.

Le monde a aussi changé et on ne répondra pas à la libéralisation des pays dits émergents en s’enfonçant dans le dirigisme collectiviste. Nous vivons aussi dans un monde ouvert, la balance commerciale de la Belgique est largement positive (voir tableau en XN), grâce aux entrepreneurs. Il serait donc illusoire de fermer les frontières pour espérer lutter contre la concurrence des pays neufs. Nous risquerions d’en pâtir plutôt que d’en profiter. Nous devons faire envie chez nous en créant un monde favorable à l’initiative privée nationale ou internationale. Ce n’est pas difficile !

La tentation totalitaire de nos dirigeants ne cache que leur incompétence et leur goût du pouvoir. Ils ne peuvent rien faire parce qu’ils en sont incapables, je le dis parce que cela découle des faits et uniquement des faits.

Ce dirigisme de l’Etat ou de certaines institutions est totalement malsain. La politique des taux d’intérêts trop bas est aussi une catastrophe. Il faut une politique monétaire, mais hélas, elle nous échappe depuis l’Euro. En pratique c’est la BCE qui décide puisqu’elle impose indirectement au monde bancaire et au travers de son taux de refinancement, son taux directeur, le niveau des taux bancaires. Evidemment les banques centrales nationales ne doivent pas s’aligner, mais en pratique elles le font toutes. Un taux d’intérêt trop bas favorise la spéculation parce que les investisseurs recherchent des placements rentables alors que dans un même temps ils peuvent se procurer des capitaux à faible coût. La bulle Internet et la spéculation immobilière en sont deux exemples flagrants. Les investisseurs privés sont aussi dépossédés d’une rentabilité raisonnable de leur épargne et ne savent plus à quels saints se vouer. Si le particulier peut emprunter à un taux plus bas, le prix de l’immobilier est également dopé par un marché financier en berne. Les capitaux se retournent alors d’abord vers l’immobilier, ce qui entraîne inévitablement les prix vers le haut. Ce que l’investisseur gagne d’un côté, il le perd de l’autre et il le perd vraisemblablement dans une plus forte mesure. En un mot que faire de son argent et la question est d’autant plus évidente lorsque l’on en a peu. Le petit épargnant trinque en première ligne et le très riche s’en sortira toujours. En résumé, avec des taux très bas tout le système de capitalisation de l’épargne populaire est par terre. Le système des pensions par répartition est déjà lourdement menacé à cause du vieillissement de la population et des problèmes de l’emploi, si maintenant on attaque les possibilités de capitalisation de l’épargne, que nous restera-t-il ?

De toute manière, il faut rémunérer les capitaux de manière équitable, ils sont un des facteurs de production et le résultat d’activités économiques antérieures. Imaginons un seul instant que l’Etat divise les loyers en deux ou en trois. Les propriétaires qui sont d’ailleurs souvent endettés seraient tous en faillite immédiate. Alors pourquoi traiter les uns différemment des autres, c’est encore une des farces de nos démocraties. On objectera à cela qu’une remontée des taux serait une catastrophe pour des Etats tellement endettés et que cela creuserait encore la dette publique. Oui, mais le problème vient aussi de là, les Etats irresponsables se sont endettés d’autant plus facilement que les taux étaient bas. C’est encore une fois de la faute de ces politiciens que nous en sommes là. Ce joli monde a rompu un équilibre important et il nous fait boire le calice jusqu’à la lie parce qu’il s’est rendu responsable d’un endettement excessif par sa mauvaise gestion et son irresponsabilité. La BCE et les banques centrales refuseront de remonter les taux parce qu’elles feront alliance avec les Etats pour éviter les pressions sur leurs dettes. Le particulier paiera, comme toujours.

A l’heure de se poser des questions essentielles nos chefs de partis qui n’ont rien compris planchent sur l’éternel dossier BHV, dossier qu’ils ont créé de toutes pièces et dont le citoyen moyen se fiche éperdument.

Ces politiciens me font penser à des pompiers qui devant un incendie majeur se demandent s’ils vont utiliser la grande échelle, les véhicules de lutte contre les incendies, les camions citernes, les plates-formes élévateur, les véhicules de secours, les avions de lutte contre l’incendie ou de simples petits seaux (ou sots ?) !

Ils ne savent peut être même pas que la maison brûle, quand ils s’en rendront compte elle aura brûlé. Alors laissons-les à leurs gribouillages enfantins ou dérisoires et posons-nous les bonnes questions.

Que faut-il faire ?

  1. Réduire les dépenses publiques de 30 %.
  2. Rembourser une partie de la dette en innovant.
  3. Réduire les charges et les impôts (trop d’impôt tue l’impôt).
  4. Réduire les structures et revenir vers une gestion simple de l’Etat.
  5. Changer le mode de fonctionnement de l’Etat qui est obsolète en incorporant les. professions et les citoyens en lieu et place des politiciens professionnels.
  6. Créer une vraie solidarité basée sur la complémentarité humaine et plus sur la lutte des classes.
  7. En finir avec les antagonismes créés par des partis politiques concurrents.
  8. Appliquer une allocation universelle en lieu et place de toutes les aides existantes à l’exception des soins de santé