Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel

Il n'y a rien de plus vrai

Posté par ATB le 29 avril 2011

Il n’y a rien de plus vrai que cet adage, en général, on pense à lui pour les évolutions de la bourse, mais, il s’applique en bien des domaines, le marché immobilier et même en toutes choses dont on est persuadé qu’elles vont toujours aller dans le même sens. Nous sommes ainsi faits, nous avons du mal à envisager que la bourse va s’effondrer, alors qu’elle monte régulièrement ou que le marché immobilier va se retourner lorsque rien ne l’annonce. L’exemple type, en Belgique, est l’affaire Fortis où des milliers d’actionnaires, souvent historiques, restaient accrochés au titre oubliant qu’il s’agissait d’actions soumises aux lois du marché avec toute la part d’arbitraire que cela comporte.

Nous sommes souvent pris de court et mis devant le fait ou devant la catastrophe, seuls les spécialistes arrivent à expliquer les raisons de ces changements, mais, en général, ils ne sont capables de le faire, qu’après, lorsque c’est trop tard. Les lois de l’économie sont incertaines, trop de paramètres interviennent finalement et la subjectivité humaine ou son imperfection viennent encore perturber l’évaluation de facteurs plus objectifs. Nous pensons également que le monde dans lequel nous vivons est immuable voire et surtout inaltérable. Cela nous apaise, nous réconforte et nous permet de vivre sereinement. Sans ce garde-fou virtuel de la conscience  nous serions inquiets et sans doute peureux, craintifs ou incapables d’entreprendre quoique ce soit. Nous naissons avec l’idée évidemment fausse de notre quasi immortalité, parce que tous, nous pensons que nous avons l’éternité devant nous. Sans ce sentiment, la précarité humaine nous sauterait à la figure comme un diable jaillirait de sa boîte. La vie perdrait son sens et tous nos efforts nous sembleraient vains et inutiles parce que la fin déjà annoncée nous figerait sur place comme des poupées de cire.

Forts de cette heureuse nature, nos dirigeants politiques ont le tort de penser que les choses sont ce qu’elles sont et qu’elles vont toujours rester ce qu’elles sont. Le monde est aujourd’hui et à peu de choses près ce qu’ils ont toujours connu. Ils sont assis sur leurs certitudes par confort, par crainte ou par bêtise. Si l’on regarde ce qu’est devenu notre monde occidental depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en définitive, tout va bien, le niveau de vie a augmenté, l’espérance de vie aussi, l’évolution des techniques et des sciences ont amené un confort exceptionnel, les adversaires d’hier sont des alliés et d’ailleurs la plupart d’entre nous n’ont même jamais connu la guerre. Alors pourquoi sortir de sa torpeur si tranquille ?

Pourtant, tout est semblable, mais rien n’est pareil, des bouleversements inimaginables hier encore ont eu lieu. Le mur de Berlin est tombé, la tyrannie communiste s’est effondrée presque partout, l’est de l’Europe est archi libéral, même la Chine toujours communiste sur le papier est plus libérale que notre vieille Europe, l’Inde décolle véritablement depuis 1991, elle s’est écartée des vieux modèles socialistes planificateurs, elle est depuis plus dynamique que jamais. Certains de ces pays ont encore un niveau de vie inférieur au nôtre mais ils sont devenus nos banquiers, les pauvres prêtent aux riches, lesquels vivent au-dessus de leurs moyens et ne voient pas arriver la catastrophe annoncée. Nos politiciens se voilent la face, ils creusent les déficits, endettent leurs pays et s’imaginent sans doute qu’une main invisible nous sortira du mauvais pas. Ils n’ont pas d’idées, ils font ce qu’ils ont toujours faits, ne comprenant  pas qu’il est impératif de changer de cap. On peut dire tout ce que l’on veut, créer toutes les structures, imaginer tous les garde- fous, construire une Europe de 27 ou de 127, réussir à mettre en œuvre un vrai pouvoir européen central (qui est une parfaite utopie), rien n’y fera si on ne retrouve pas une meilleure croissance et si l’on ne réduit pas de manière drastique la dette de nos Etats.

Tout le reste n’est qu’un verbiage d’apparatchiks inconscients. A défaut de cela nous irons droit dans le mur, mais nous ne savons pas quand, parce que comme je l’ai déjà souvent dit, tout se fonde d’abord et avant tout sur la confiance où l’appréciation largement subjective de la capacité de nos Etats à honorer leurs dettes. Lorsque celle-ci sera érodée, nos créanciers s’agiteront, ils demanderont un remboursement et nous plongerons. Rien ne pourra nous rattraper, parce qu’à ce moment-là, il sera trop tard. Il faut réagir maintenant !

Notre monde politique a creusé un fossé immense avec les citoyens et la réalité. Ce monde est fou, vaniteux, prétentieux, incompétent, il est assis sur ses privilèges et il regarde le peuple du haut de sa tour d’ivoire fort satisfait de lui-même. Le comble est atteint chez nous, en Belgique, où des politiciens se croient autorisés à ne pas former de gouvernement. Ils se disputent depuis un an et rien n’avance. C’est tout simplement ahurissant !

Où sont les hommes d’Etat, on, se le demande, une chose est sûre…ils ne sont pas chez nous.
Pour rester simple, pragmatique et terre à terre, c’est quoi l’économie ? 

La question semble naïve voire simpliste, mais en définitive et, une fois de plus, au-delà des études compliquées que l’on peut faire, si en amont, il n’y avait pas une population qui se lève, sort de sa léthargie, se prend en main pour survivre, créer des emplois et des richesses, le PIB (produit intérieur brut) serait égal à ZERO. Les meilleurs universitaires, souvent véritables stratèges de la théorie pure, ne pourraient qu’aligner des colonnes de cercles vides sur leurs belles feuilles blanches. On n’a que tendance à oublier cette évidence.

Pour être clair : si l’on ramenait tout le contenu de notre économie à une assiette remplie de 10 pommes, on aura beau créer des structures, imaginer des plans, engager des économistes de haut vol et tout ça à grands frais, il n’y aura jamais que 10 pommes dans notre assiette ! Il n’y a pourtant qu’une seule réponse simple, mange les pommes, plante les pépins et tu auras des arbres. Tout le reste n’est que fadaise.

En France, 75 % des emplois du privé sont dans les PME, toujours en France, la rémunération moyenne des patrons de PME tourne autour de 2.000 €/mois, on est très loin des patrons du CAC 40 (en gros l’indice boursier qui regroupe les 40 sociétés les plus performantes) qui touchent des millions d’euros par an. Alors quand j’entends l’éternelle rengaine de la hausse des impôts qui serait inévitable pour renflouer les caisses de l’Etat, surtout lorsque la source de cet aimable refrain vient de nos politiciens inutiles, planqués derrière leurs privilèges, leurs retraites dorées, leurs grosses rémunérations garanties…il me vient des boutons et de solides envies de botter les fesses des inconscients qui ont de si mauvaises idées. Nous sommes déjà écrasés de charges sociales et d’impôts, en Belgique nous sommes même en queue de peloton (http://lautrevoie.org/docshtml/comparatif.html).

Il faut prendre le problème à l’envers et réduire les dépenses de l’État. Il faudra les réduire drastiquement, pas de quelques malheureux pourcents, parce que cela équivaudrait à repeindre la maison avec un pinceau à un seul poil. La maison ne sera jamais repeinte et le peintre mourra sous le travail et sous l’ennui. Non, il faut prendre le taureau par les cornes et trouver rapidement 30 % d’économies. Utopie, en partie peut être, mais si on n’essaie jamais, on n’y arrivera jamais non plus. A titre d’exemple, une grosse entreprise privée a réduit, en quelques mois, de 10 % ses dépenses sans d’ailleurs renvoyer un seul salarié. Pourtant cette recherche de rentabilité est récurrente dans le privé et si on peut trouver 10 % de réduction de dépenses là, on devrait facilement en trouver 30 % dans les dépenses d’un Etat qui ne s’est JAMAIS remis en question sur sa gestion. Faire payer ses dépenses par les autres, c’est plus facile évidemment !

Seulement voilà…ça n’amuse pas nos politiciens pour qui les finances publiques sont leur terrain de jeu privilégié, la manne dans laquelle ils puisent largement pour asseoir leur autorité, leur position et leur pouvoir. Il est évidemment plus facile de dépenser largement l’argent des autres pour placer les petits copains, balancer des subsides, bref se faire valoir aux frais de la Princesse. Le problème est que la Princesse, c’est nous, alors il faut dire stop et reprendre la situation en mains parce que la Princesse est bientôt nue.

Quant à la comptabilité de l’Etat, elle est opaque, elle devrait être tenue comme celle d’une entreprise simplement pour que l’on s’y retrouve et que l’on puisse le moment venu serrer les boulons où il conviendrait. Nous devrions aussi faire la grève des entrepreneurs et arrêter tout simplement de créer des emplois, comme cela on mettra ces incapables devant leur responsabilité. Hélas c’est impossible, mais certains l’ont compris ils filent à l’étranger.  Ce n’est pas plus d’impôts qu’il faut, ce n’est pas plus de charges qu’il faut, c’est tout le contraire !

Le dynamisme d’un pays vient de sa population qui prend des risques en créant des activités diverses, les plus performants tirent la machine derrière eux, c’est comme ça, c’est tout, le nier, c’est nier la vie elle-même, c’est aussi rejeter la réalité pour des raisons dogmatiques.

Nous voici devant des défis immenses, des milliards d’habitants ont adopté un système libéral, ils sont là, à nos portes et pendant ce temps, en Belgique des politiciens idiots se crêpent le chignon pour défaire le pays, alors qu’il faudrait être unis et s’adapter en créant une Belgique nouvelle, une Belgique de liberté ou le travail et la prise de risque sont récompensés. Or aujourd’hui l’effort est puni chez nous, bientôt, si nous ne changeons pas, nous devrons construire un mur pour que les gens performants restent ici.  Pour éclairer ce que je dis, voici une anecdote : un étudiant brillant, belgo-libanais, termine ses études d’économie chez nous. Il est Major de sa promotion, réussi même un concours prestigieux, il est immédiatement engagé par une grande banque belge, pardon…franco-néérlando-belge pour ne pas la nommer. Le type parle anglais, arabe, français, il est resté trois mois et ensuite il est vite parti en courant vers une terre de liberté, de reconnaissance de l’effort et de l’intelligence. Qui blâmer, lui ou les irresponsables qui détruisent le pays.

Par ailleurs, s’il faut une politique monétaire, il ne faut pas croire non plus qu’un taux d’intérêt très bas est nécessairement  salutaire pour l’économie. D’ailleurs, d’après mon expérience personnelle, l’incidence des taux sur la capacité bénéficiaire d’une entreprise n’est pas déterminante dans un projet sérieux. En un mot, une entreprise n’est pas viable par le niveau des taux bancaires. De très nombreux facteurs interviennent.

En outre et d’une façon générale, un taux d’intérêt trop bas favorise la spéculation parce que les investisseurs recherchent des placements rentables alors que dans un même temps ils peuvent se procurer des capitaux à faible coût. La bulle Internet et la spéculation immobilière en sont deux exemples.

Pour une PME, si le niveau du taux d’intérêt est le critère prépondérant, c’est que le projet est mauvais, qu’il n’est pas assez rentable. Il faut abandonner son projet ou revoir sa copie. De toute manière, il faut rémunérer les capitaux de manière saine, ils sont un des facteurs de production et le résultat d’activités économiques antérieures. Bref, on devrait avoir une rémunération des capitaux qui convienne aussi à tous, actifs, inactifs ou pensionnés. Sans cela un équilibre important est rompu.

Au niveau des Etats, un taux trop bas encourage également l’endettement excessif donc la mauvaise gestion et l’irresponsabilité.

Cela étant, il faut aussi de la liberté en Belgique, plus de liberté, surtout pas de plans économiques élaborés par des théoriciens aveugles n’ayant aucun sens des réalités, pas de carcans supplémentaires, pas de nouvelles règles compliquées parce que les plans, les règles, les structures sont à l’efficacité économique ce que la chaîne ou le boulet sont à la liberté et à la mobilité.

Certaines structures nous polluent, nous figent comme des statues parce qu’elles sont souvent la gangrène de nos sociétés. Elles évoluent mal et sont toujours là quand le but pour lequel elles ont été créées a été atteint. Elles devraient être détruites, mais les hommes qui la servent veulent la garder parce qu’ils en tirent leur profit, leur avantage. C’est comme cela qu’on empile inutilement des structures qui grèvent lourdement le budget des Etats parce qu’on ne fait jamais machine arrière, rien n’est jamais remis en question.

Il faut un vent frais, un vent fort pour balayer tout ce qui est inutile, il faut rebâtir une société nouvelle, une société moderne qui tienne compte de l’essentiel, de l’homme tout simplement.

Quant à ces politiciens chagrins qui bloquent sur nos structures, ils me font penser à un homme stupide et maladroit qui serait empêtré depuis 12 mois avec un vieux pantalon aux chevilles qui lui laisserait les fesses à l’air. Il n’y a pourtant qu’une chose à lui dire : jette ton pantalon aux orties et va en chercher un autre, un tout neuf, que tu pourras enfiler facilement, tu retrouveras ta dignité, tu arrêteras de nous montrer ta lune joufflue et tu remarcheras d’un pas que nous espérons alerte, mais surtout retourne chez toi, restes-y et ne nous ennuie plus avec ta médiocrité.