L’Union Européenne est un contrat

Il ne faut pas l'oublier

Posté par ATB le 21 août 2011

On a tendance à oublier que l’Union Européenne est une construction politique et juridique tout à fait particulière et unique, parce qu’elle n’est ni une confédération, ni une fédération, ni un État.  C’est une simple association de vingt-sept Etats régie par le traité de Rome, le traité de Maastricht et plus récemment par le traité de Lisbonne.

La Commission européenne, le Conseil européen, le parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ne changeront rien à cela. N’en déplaise à certains, l’Union Européenne n’est rien, c’est une structure de plus, rien qu’une structure, ni plus, ni moins ! 

Je ne vais pas refaire toute l’histoire de la construction européenne ici, d’autres s’en chargent, mais à l’origine, l’Europe voulait simplement  consolider la paix après la seconde guerre mondiale. La construction européenne  est née sur ce principe louable mais elle s’est emballée dans l’édification d’un super Machin qui coûte une fortune aux citoyens et réjouit ceux qui vivent grassement à ses dépens. Le budget de cette belle institution est de +/- 133 milliards €, répartis entre les Etats membres. Est-ce beaucoup ou est-ce peu, tout est relatif, mais ce qui agace le citoyen lambda, c’est qu’il est fort éloigné de tout cela et qu’il ne voit pas clairement son avantage dans ce joli montage, véritable enclave dans laquelle évoluent d’innombrables super-privilégiés.

Le monde agricole se plaint, à juste titre, depuis toujours, malgré une politique agricole commune (PAC) née dès l’origine et dont le budget avoisine 40 % du budget total de l’Union, soit, tout de même, plus de 50 milliards €. C’est beaucoup d’argent pour un résultat minable, il faut oser le dire. Apparemment les auteurs et organisateurs de la PAC semblent satisfaits d’eux-mêmes, puisque rien ne change. On me dira que la tâche est difficile, peut-être, mais à ce prix, les responsables d’un tel gaspillage pourrait faire un petit effort. Tout cet argent pour tant d’insatisfaits, comment est-ce possible, c’est à se demander s’ils ne le font pas exprès !

Evidemment, les premiers intéressés par l’Europe sont juges et parties… ce qui est très peu démocratique. Ce sont les fonctionnaires ou les élus européens et tout ce qui tourne autour, autant dire…du monde qui voudrait que ça dure. Ces gens mènent leur vie privilégiée sans se soucier réellement des populations qu’ils  représentent. Ils font carrière, vivent en vase clos et passent la brosse à reluire sur les uns et sur les autres pour faciliter leur aboutissement personnel. Ils sont aidés en cela par des médias compatissants et serviles qui jouent dans leur jeu parce que marcher vers l’unité de l’Europe c’est marcher dans le sens de l’Histoire. L’Europe est une fin en soi, peu importe le chemin emprunté, la politique avant tout !

Soit, mais alors, pour quelle unité et avec quelle Europe et à quel prix, tout le problème est là !

J’ai lu quelque part que l’Union Européenne n’avait pas de dettes et qu’elle avait, en conséquence, des moyens d’emprunts considérables eu égard, notamment, à un PIB 12700 milliards d’euros. Des partisans de cette thèse la verraient emprunter  1000 ou 2000 milliards € (rien que cela !) pour la constitution d’un fonds de garantie européen.

Le problème est que l’Union Européenne n’a pas de PIB propre, ce PIB est nécessairement le PIB cumulé des pays de l’Union. Or le PIB national de chaque pays sert déjà de référence pour évaluer la capacité d’emprunt de chaque pays individuellement. Quid du bon vieux principe « non bis in idem » ?

Il ne faut pas aller au casse-pipe en empilant des dettes sur des dettes parce que cela s’appelle de la cavalerie et tout le monde sait que les Etats sont déjà totalement surendettés.

Un prêt bancaire se base sur des garanties et sur une capacité de remboursement, voilà le jeu normal auquel tout le monde est astreint. L’Europe n’a pas d’actifs propres et aucune capacité de remboursement, son budget considérable est déjà totalement englouti. Alors qui va payer cet emprunt magique ?

Nous, sans doute, comme toujours !

L’idée de cet emprunt a été reprise par le monde politique. Le Président Sarkozy a, récemment, défendu ce principe chez la chancelière Merkel qui, elle, n’en veut pas pour le moment. On est sauvé…provisoirement !

Le financier international Georges Soros et d’autres défendent aussi ce principe, les « puissants » se tiennent la main, comme d’habitude, les petits paieront.

Mais, les modalités de ce prêt ont curieusement évolué parce qu’il s’agirait maintenant d’euro-bonds émis, cette fois, par l’Union Européenne à charge pour les Etats membres de mettre en œuvres les moyens nécessaires à la finalité de cet emprunt. Cela c’est plus sérieux, mais si les Etats doivent bloquer des ressources pour un outil de financement européen, il n’y a plus aucune valeur ajoutée à ce nouvel outil, si ce n’est l’effet marketing d’une émission en provenance directe de l’Union Européenne. Il est vrai qu’une émission de cette nature aura plus de prestige que des émissions individuelles des pays membres. C’est un bon point, mais c’est  le seul et comment construire une telle émission sans léser les parties !

Dans ce schéma, les Etats se privent de ressources et donc d’une partie de leur capacité propre à conduire leur politique interne. Si financièrement cela tient la route cette fois, c’est aussi un transfert de ressources, donc de pouvoir vers une Europe centralisée. Ne nous y trompons pas, le but de la manœuvre est bien celui-là, lentement et sournoisement  priver les Etats de leur droit à gouverner pour remettre le gouvernement de l’Europe dans les mains d’un véritable gouvernement européen. Voilà le chemin de la mondialisation ouvert et cette route sera celle qui devrait également mener à un gouvernement mondial. Une belle utopie, quand, en Belgique, nos politiciens ne s’en sortent déjà plus. Quel bordel en prévoyance !

L’idée d’un gouvernement européen n’est peut-être pas mauvaise, mais de nouveau, quel gouvernement, qui et comment ?

Décidément,  ces politiciens et le monde qui les entoure commencent à me fatiguer sérieusement. Ils parlent, discutent, tracent des plans, balancent l’argent par portes et fenêtres mais ne produisent rien. Ils veulent nous diriger à nos frais en nous imposant leurs choix, c’est tout de même un comble !

Comme par un fait du hasard, soudain les méga-riches voudraient payer plus de taxes. Aux USA, en France, certains montent au créneau parce qu’ils trouveraient juste de payer plus d’impôts pour aider les Etats à renflouer leurs caisses. Les médias s’enflamment, tout le monde applaudit, se réjouit, quel bel élan, quelle belle solidarité !

Or tout cela n’est qu’un nuage de fumée qui cache les vrais problèmes parce que les grosses fortunes mondiales ont toutes les possibilités de payer les impôts qu’elles décident. Cela s’appelle l’ingénierie fiscale. Il ne faut pas nous prendre pour des billes, parce que ceux qui paieront ce seront toujours les classes moyennes qui de surcroît créent la majorité des emplois. Cela aussi, c’est se foutre du monde !

Prenons les au mot, que les très très riches paient plus, surtout s'ils le désirent, ce sera leur choix. De toute façon c’est un coup de pub, parce qu’ils vivent du marché, donc des populations clientes de leurs entreprises. Comme cela ils draineront plus d’argent et ils en gagneront davantage encore.

Cela n’est qu’un gros jeu planétaire dont nous sommes les dindons plumés.
Mais, entre nous, ce n'est pas la quelque centaine de méga-riches qui vont rééquilibrer le budget US. Le problème américain est identique au nôtre ou à celui des européens...de la mauvaise gestion, souvent de la corruption et l'arrivisme des politiciens qui font n'importe quoi au nom d'une démagogie facile et d’un clientélisme acharné.

La redistribution socialiste est une mauvaise chose parce qu’elle encourage la lutte des classes en l’entretenant. Il faut une « flat tax » de 15 % (ou deux taux, l’un à 10 % et l’autre à 20 % au-dessus d’un certain revenu) pour encourager les initiatives et permettre un réel renouvellement des richesses par le travail. Les socialistes n’en veulent pas parce qu’on tuerait leur fonds de commerce et les méga-riches s’en fichent parce qu’ils tirent parfaitement leur épingle du jeu comme cela.

De toute façon, "faire payer" les autres n'est jamais un bon système et notre Europe coule à cause de ce principe qui n'engendre que l'hypocrisie, le rejet de l’autre, l’antagonisme entre les citoyens et la fraude.

Ces mondialistes européens nous expliquent aussi qu’en dehors de ce schéma, il n’y aurait point de salut, c’est faux,  il suffit de regarder la Suisse. Elle est seule et indépendante et elle s’en tire bien mieux que nous.

Quelques exemples : en Suisse le salaire médian des enseignants du privé est de 7.137 CHF/mois, dans le public il est de 8.115 CHF/mois. Le franc suisse était récemment presque à parité avec l’euro, c’est dire la différence avec nous, pauvres belges.

Travailler en Suisse 

Quant aux impôts sur le revenu, la tranche supérieure (au-delà de 610.287 CHF/an !) est de 19 %. On croit rêver ! 

Je vous laisse calculer votre impôt sur le lien suivant. Ne pleurez pas trop et surtout réveillez-vous en me rejoignant dans mon combat.

Impôts

En outre, la Suisse est moins endettée, elle est mieux gérée, c’est aussi une vraie démocratie semi-directe, tous les salaires sont meilleurs qu’en Belgique, les couvertures sociales sont au moins identiques aux nôtres sinon meilleures. On continue…

Les Suisses n’ont rien à nous envier, on comprendra qu’ils préfèrent leur modèle à notre modèle socialo-démagogique qui conduit à la faillite du pays et de toute l’Europe.

Il ne faut pas s’étonner si de temps en temps et de manière récurrente, on cherche des poux à la Suisse, parce qu’elle est la preuve vivante de l’échec de notre Europe administrative !
Cherchez l’erreur, une fois encore !